Réuni en session jusqu’au 6 juillet à St-Pétersbourg (Russie), le Comité du Patrimoine mondial de l’Unesco a inscrit vingt sites culturels, cinq sites naturels et un site mixte sur la nouvelle Liste. Pour la première fois, le Tchad, le Congo, Palaos et la Palestine ont des sites inscrits au Patrimoine mondial. Tombouctou et le Tombeau des Askia ont été placés d’urgence sur la Liste du patrimoine en péril.
Le lagon sud des îles Chelbacheb, à Palaos, est d’une beauté intacte. Quelque 100.200 hectares composés d’eaux turquoises, de récifs coralliens et de 445 îlots calcaires inhabités. Dans cet environnement unique, 385 types de coraux y vivent, des oiseaux et des animaux y séjournent : comme le dugong et pas moins de 13 espèces de requins. D’origine volcanique, ces îles présentent la plus grande concentration de lacs marins au monde, une source d’endémisme élevé qui pourrait déboucher sur la découverte de nouvelles espèces.
Ce site, justement, a été choisi comme le seul site mixte en plus des 5 sites naturels et des 20 sites culturels retenus par le Comité du Patrimoine mondial réuni jusqu’au 6 juillet à St-Pétersbourg (Russie).
La Palestine, le Tchad et la Congo aussi à l’honneur : Parmi les nouveaux élus, la Palestine compte pour la première fois un site inscrit à son nom sur la fameuse liste. Le lieu que les Chrétiens reconnaissent traditionnellement comme celui de la naissance de Jésus, l’église de la Nativité ainsi que la route de pèlerinage à Bethléem ont tous deux été retenus sous la bannière palestinienne. Le Tchad (les Lacs d’Ounianga) et le Congo (le parc trinational de la Sangha) voient également pour la première fois un élément de leur patrimoine placé sur la Liste.
La France n’est pas en reste, puisque le bassin minier du Nord-Pas de Calais fait partie des nouveaux heureux élus. Façonné par trois siècles (XVIIe au XXe) d’extraction du charbon, les 120.000 hectares du site ont été classés en raison du poids historique de l’activité. Du haut des corons, ou au pied des terrils, les gares et les villages de la région illustrent une période significative de l’histoire de l’Europe industrielle. En parallèle, quatre sites miniers majeurs de Wallonie (Belgique) font également partie des 20 sites culturels retenus.
Tombouctou, pour lutter contre les destructions : En réponse à la demande du gouvernement malien, l’Unesco a accepté d’inscrire la ville de Tombouctou et le Tombeau des Askia sur la Liste du patrimoine en péril. Cette décision a pour objectif de favoriser la coopération et le soutien en faveur des sites menacés par le conflit armé qui affecte la région. Un groupe d’islamistes contrôle actuellement le nord du Mali depuis trois mois et poursuivent la destruction de lieux religieux musulmans à Tombouctou. L’une des plus grandes mosquées, celle de Sidi Yahia (classée au patrimoine mondial) a notamment subi la destruction de sa porte principale. Ces actes de destructions ont été vivement condamné par les Etats-Unis, l’Algérie ou encore la Russie.
Les 5 sites naturels retenus au patrimoine mondial au cours de cette session sont :
– le Site fossilifère de Chengjiang (Chine)
– le Trinational de la Sangha (Congo, Cameroun et République centrafricaine)
– le parc naturel des colonnes de la Lena (Fédération de Russie)
– les Ghâts occidentaux (Inde)
– les Lacs d’Ounianga (Tchad)
Le lagon sud de Rocks Islands/Chelbacheb (Palaos) a lui été inscrit comme site mixte, culturel et naturel. Quant aux 20 sites culturels inscrits, il s’agit de :
– l’opéra margravial de Bayreuth (Allemagne)
– les activités perlières, témoignage d’une économie insulaire (Bahreïn)
– les sites miniers majeurs de Wallonie (Belgique)
– Rio de Janeiro, paysages cariocas entre les montagnes et la mer (Brésil)
– le paysage de Grand Pré (Canada)
– le site de Xanadu (Chine)
– la ville historique de Grand-Bassam (Côte d’Ivoire)
– le bassin minier du Nord-Pas de Calais (France)
– le paysage culturel de la province de Bali : le système des subak en tant que manifestation de la philosophie du Tri Hita Karana (Indonésie)
– les sites de l’évolution humaine du Mont-Carmel : les grottes Nahal Me’arot/Wadi el-Mughara (Israël)
– Masjed-e Jame’ d’Ispahan (République islamique d’Iran)
– Gonbad-e Qabus (République islamique d’Iran)
– le patrimoine archéologique de la vallée de Lenggong (Malaisie)
– Rabat, capitale moderne et ville historique : un patrimoine en partage (Maroc)
– le lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (Palestine)
– la ville de garnison frontalière d’Elvas et ses fortifications (Portugal)
– le pays Bassari : paysages culturels Bassari, Peul et Bédik (Sénégal)
– le patrimoine du mercure. Almadén et Idrija (Slovénie/Espagne)
– les fermes décorées de Hälsingland (Suède)
– le site néolithique de Çatal Höyük (Turquie)
En outre, cinq sites ont été placés sur la Liste du patrimoine en péril :
– le lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (Palestine)
– la ville de Tombouctou (Mali)
– le Tombeau des Askia (Mali)
– Liverpool-Port marchand (Royaume-Uni)
– les fortifications de la côte caraïbe de Portobelo-San Lorenzo (Panama)
Enfin, le Comité du patrimoine mondial a retiré deux sites de la Liste du patrimoine en péril en raison de leur bon état de conservation : le Fort et les jardins de Shalimar à Lahore (Pakistan) ainsi que les rizières en terrasses des cordillères (Philippines).
Source : http://www.maxisciences.com