Contamination de l’eau : gros plan sur la nappe de Champigny

La nappe de Champigny, qui alimente en eau potable près d’un million de Franciliens, est malade des pesticides. Une épuration naturelle des eaux de drainage de l’agriculture, grâce à des bassins et des plantes, est testée en grandeur nature en Seine-et-Marne.

« L’idée, c’est d’améliorer la qualité des eaux avec des éléments du paysage, pas des stations d’épuration », explique à l’AFP Julien Tournebize, ingénieur ayant supervisé ces aménagements inaugurés mardi à Rampillon.

Les aménagements consistent à capter les eaux drainées depuis les champs de blé ou de betteraves, des eaux chargées en pesticides et qui jusqu’ici rejoignaient très rapidement la nappe de Champigny par une faille. Déroutées à travers quatre bassins, elles seront désormais épurées naturellement. Ce parcours dans les bassins permet une dégradation des pesticides, grâce à l’action combinée du soleil, des bactéries et des plantes.

Cela pourrait réduire de 75% la concentration des pesticides dans ces eaux avant qu’elles ne rejoignent la nappe, selon l’association AquiBrie, qui surveille la qualité de l’eau du réservoir de Champigny.

Cette expérimentation, présentée comme « une première en France » à cette échelle, ne concerne pour le moment qu’un bassin versant de 400 hectares mais sera généralisée en cas de résultats probants, selon M. Tournebize, ingénieur de Institut de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea, ex-Cemagref).

Quelque 80% des captages d’eau dans la nappe ont une concentration en triazine, une substance aujourd’hui interdite, excédant la norme de potabilité, explique-t-elle. Vingt-cinq pesticides ont été identifiés dans la nappe dont 19 à des niveaux supérieurs à la norme.

Malgré les traitements appliqués avant que l’eau n’arrive chez les particuliers, près de 60.000 habitants du département recevaient encore une eau non conforme fin 2011, selon AquiBrie.

Ces bassins s’accompagnent d’actions pour essayer de réduire l’usage de pesticides par les agriculteurs et « faire comprendre que ces nouveaux aménagements ne sont pas des droits à polluer« , précise Mme Saïzonou.

 

Source AFP -PARIS, 08 oct 2012
 
 
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