Renouveau du Pérou : écotourisme et chocolat

Longtemps un concentré des maux du Pérou, la guérilla, la coca et l’abandon, la région de San-Martin, en haute Amazonie péruvienne, connait un véritable renouveau faisant la part belle à l’écotourisme et aux cultures alternatives, un modèle pour d’autres zones déshéritées du pays.

pérou-www;clairejannot.comEmbrassant d’un grand geste un vallon tropical noyé dans la verdure où se balancent les palmiers, Rodrigo Flores, maire de Juan Guerra, évoque les années de plomb dans sa région. « Là, c’était un centre d’opération du MRTA (Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru) , dit-il à l’AFP, évoquant le conflit armé qui a déchiré le Pérou entre 1980 et 1992, opposant le gouvernement péruvien aux guérillas du Sentier lumineux et du MRTA, qui s’est soldé par des dizaines de milliers de morts.

Aujourd’hui le maire suit avec curiosité les déambulations dans les sentiers de sa commune des ornithologues venus du monde entier participer à la seconde édition du « Birding Rally Challenge Pérou ». Le Pérou compte 1.800 espèces d’oiseaux répertoriés, dont 117 endémiques et les « birders » ont pu répertorier en une semaine 636 espèces dans le nord du pays, dont cette région de l’Amazonie. Cette compétition internationale unique d’observation d’oiseaux en Amérique latine alimente l’ambition du Pérou de devenir la première destination mondiale d’avitourisme, une manne qui pourrait générer 50 millions de dollars annuellement selon les autorités.

« Les choses ont beaucoup changé ici », dit Rodrigo Florès. Il espère que la manifestation d’une semaine, qui s’est terminée cette année à Tarapoto, centre urbain le plus important de San Martin, « servira à attirer les touristes dans notre région pour qu’ils connaissent les merveilles de notre nature ».

Sous son chapeau de paille et s’aspergeant régulièrement de produit anti-moustique, Maria Rojas, présidente de la Chambre régionale de San Marin,  évoque « l’époque difficile » qu’a connu la région. « Nous partons de zéro », dit-elle à l’AFP, « notre économie (basée sur la culture de la feuille de coca) était irréelle ». « Maintenant, c’est une époque en or, nous vivons en sécurité et non dans la terreur et les cultures alternatives de cacao et de café prospèrent ».

Avec une population de plus de 100.000 habitants, Tarapoto surnommée « ville des palmiers » et vrombissante de moto-taxis, est la première ville de la région. Dans sa banlieue, l’usine de chocolat Orquidea produit son chocolat biologique avec l’aide de 116 petits producteurs, certains appartenant à des communautés amérindiennes.

La gérante, Twyggie Damian, indique qu’il a été « difficile de sensibiliser les agriculteurs pour qu’ils abandonnent la culture de la feuille de coca au profit du cacao, ils pensaient que c’était une affaire de gringos ».

Spécialiste de délicieuses saveurs fruitées, la chocolaterie Orquidea vend ses produits dans le monde entier.

Source : AFP du 21/06/2013
Crédit photo : http://envol-vert.org
 
 
 
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