L’affaire est passée un peu inaperçue, noyée dans les suites du LuxLeaks et les révélations sur les privilèges fiscaux exorbitants octroyés par le grand-duché de Luxembourg aux multinationales. L’éviction d’Anne Glover, 57 ans, biologiste moléculaire et conseillère scientifique en chef du président de la Commission européenne, est pourtant un événement de taille.
En août, une vingtaine d’organisations non gouvernementales (ONG) – Greenpeace, l’Alliance pour la prévention du cancer britannique ou, en France, le Réseau environnement santé, etc. – avait demandé la suppression du poste de conseiller scientifique en chef. Dans une lettre adressée à Jean-Claude Juncker, les ONG estimaient que ce poste posait « un problème fondamental car il est trop dépendant d’une seule et même personne ». Or, ajoutaient-elles, « les lobbyistes de l’industrie ont compris depuis longtemps que plus l’avis scientifique est concentré dans les mains d’une seule personne et plus il est facile de le contrôler ».
Entre Mme Glover et les associations environnementales, les sujets de contentieux ne manquent pas. La scientifique écossaise avait qualifié le refus des cultures génétiquement modifiées (OGM) de « sorte de folie ». Elle avait également déclaré en avril 2013, à propos du gaz de schiste, qu’il ne faudrait pas que l’Europe, en refusant son exploitation, entre « dans une phase de déni ». Une position en contradiction avec la réserve exprimée sur le sujet par Connie Hedegaard, alors commissaire à l’action climatique.
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