L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a critiqué mardi une décision du jury de déontologie publicitaire sur des publicités de Cdiscount (e-commerce, Groupe Casino), reprochant à ce jury professionnel de ne pas avoir condamné des messages incitant à la surconsommation.
« Force est de constater que le mécanisme d’autorégulation mis en place » par la profession publicitaire « ne fonctionne pas » en matière « d’incitation à la surconsommation« , a regretté l’Ademe dans un communiqué publié mardi.
Les affiches contestées montraient notamment un personnage stylisé en train d’hésiter devant un grand écran au prix baissé de 20%: « Je n’ai pas besoin d’un si grand écran … quoique, j’ai la vue qui baisse ».
Une autre publicité montrait un personnage s’interrogeant devant un ordinateur: « Mon vieil ordinateur fonctionne encore… mais un accident est si vite arrivé ».
« La surconsommation dans la publicité (des voitures suréquipées à ces deux publicités de Cdiscount) doit être questionnée », notamment en raison de son influence sur la production de déchets, a souligné l’Ademe.
La décision du jury de déontologie publicitaire sur les publicités Cdiscount a également été critiquée par plusieurs associations environnementales dont les Amis de la Terre, Hop (Halte à l’obsolescence programmée) ou ZéroWaste France.
Il faut « une réforme des mécanismes de régulation des contenus publicitaires afin de lutter efficacement contre le gaspillage », ont estimé les associations dans un communiqué commun.
L’Ademe par exemple a « démontré que pour fabriquer un téléviseur de 11 kilos, ce sont en réalité 2,5 tonnes de matières et ressources qui sont mobilisées », a souligné Zero Waste France.
Le jury de déontologie publicitaire est présidé par un membre du Conseil d’Etat, Sophie-Justine Lieber. Ses 9 membres sont nommés par le conseil d’administration de l’ARPP (autorité de régulation professionnelle de la publicité), l’ex-Bureau de vérification de la publicité. S’agissant des publicités C-Discount, le jury a notamment estimé que le personnage de l’affiche était « parfaitement conscient du décalage » entre le produit qu’il convoite et son besoin réel.
De plus ce décalage « n’apparaît pas comme démesuré », a également estimé le jury.