Les premiers requins hybrides découverts au large de l’Australie

Des scientifiques ont annoncé le 3 janvier avoir découvert les premiers requins hybrides au monde dans les eaux australiennes, signe probable, selon eux, que ces prédateurs s’adaptent au changement climatique.

 

La reproduction croisée du requin australien à pointe noire, qu’on trouve près des côtes de ce pays, avec celle du requin à pointe noire trouvé ailleurs dans le monde, a des implications pour l’ensemble de ces animaux, a estimé le chercheur Jess Morgan, de l’université du Queensland.

« C’était très surprenant car personne n’a encore vu de requin hybride auparavant. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut imaginer facilement », a-t-il dit à l’AFP. « C’est l’évolution en direct ».

Les premiers résultats de l’étude suggèrent que les hybrides sont robustes et parviennent à se reproduire, a ajouté Colin Simpfendorfer, de l’université James Cook, qui a participé aux travaux de recherches.

Les scientifiques ont étudié 57 spécimens de ces requins hybrides.

Les chercheurs effectuaient des travaux au large de la côte est de l’Australie, pour répertorier la faune, lorsque des tests génétiques ont montré que certains requins appartenaient à une espèce donnée alors qu’ils avaient les caractéristiques physiques d’une autre espèce.

Le requin à pointe noire australien est plus petit que son cousin plus commun et ne peut vivre que dans des eaux tropicales. Ses descendants hybrides ont en revanche été retrouvés à 2.000 km vers le sud, dans des eaux beaucoup plus froides.

En se reproduisant avec l’espèce commune, le requin australien accroît son habitat naturel, a expliqué Jess Morgan. « Cela permet à des espèces limitées aux eaux tropicales de vivre dans des eaux plus tempérées », a-t-il ajouté.

Si les spécimens hybrides se révèlent plus robustes que leurs parents « de pure race », ils pourraient les remplacer petit à petit, a ajouté Colin Simpfendorfer.

« Je ne sais pas si c’est le cas ici, mais nous savons qu’ils sont viables, qu’ils se reproduisent et qu’il y a plusieurs générations d’hybrides », a-t-il déclaré. « Ils semblent être des animaux tout à fait sains ».

Ces requins hybrides étaient nombreux, représentant dans certains endroits jusqu’à 20% de la population totale de requins à pointe noire évoluant près des côtes australiennes. Mais ils ne semblent pas pour le moment provoquer une baisse de la population de leurs parents de pure race, a noté Jess Morgan.

 
Source : www.herbi-mag.com – AFP du 3 janvier 2012
 
 
 
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