Cinq grandes organisations écologistes mettent en garde devant les risques pour l’environnement et dénoncent des manquements à la loi dans la campagne de forages exploratoires au large de la Guyane prévue pour commencer à la mi-juin.
Dans un communiqué commun France Nature Environnement, Greenpeace, Oceana, le WWF, Surfrider Europe et l’organisation guyanaise Sepanguy s’étonnent notamment du fait que l’autorisation de procéder à des forages exploratoires ait été accordée à la multinationale Shell alors que le permis d’exploration Rhône-Maritime au large de Marseille n’a pas été renouvelé en avril dernier en raison des risques pour l’environnement.
« Est-ce que cela signifie que les côtes guyanaises comptent moins que les côtes de Provence », s’interroge Nicolas Fournier, coordinateur d’Oceana à Bruxelles, cité dans le communiqué.
Les cinq organisations rappellent également que la campagne va s’ouvrir « en pleine insécurité juridique ». Elles citent l’avis donné par le Conseil économique, social et environnemental de mars dernier sur la sécurité des plateformes pétrolières. Celui-ci note que « au sein de l’Union européenne, le projet de règlement est toujours à l’étude alors qu’en France, le comité de révision du code minier est en stand-by du fait des élections et que le principe du pollueur-payeur ne s’applique toujours pas à cette activité à hauts risques ».
Christian Roudgé, responsable de Guyane Nature Environnement relève, lui, que Shell prévoit le recours à la technique dite des boues à l’huile – pour faciliter le forage et gérer les pressions – « alors que ce procédé, qui est très polluant, n’est pas conforme au Code de l’environnement ».
La multinationale envisage quatre forages ultra-profonds à 150 km au large de Cayenne à des profondeurs entre 1.800 et 2.500 m.
Le président de Shell France, Patrick Roméo, a précisé la semaine dernière que le bateau avec lequel les forages seront effectués au large de la Guyane devrait arriver sur place « mi-juin ». Le premier des quatre forages prévus entre juin 2012 et juin 2013, visera, selon lui, à « évaluer la découverte » d’un gisement l’année dernière et permettra de voir « si la couche d’hydrocarbures se prolonge ».