Les Etats membres de l’Union européenne (UE) devraient décider en dernier ressort s’ils autorisent ou non la culture des organismes génétiquement modifiés (OGM), selon le vote mardi d’une commission du Parlement européen sur cette question qui divise les 28 depuis des années.
La France s’oppose à la culture des OGM alors que la Grande-Bretagne affirme que l’Europe ne peut pas ignorer les nouvelles technologies si elle veut tenir sa place dans le monde.
En juin, les responsables de l’UE avaient trouvé un compromis: remettre aux Etats le pouvoir de décision finale, même si un produit OGM a été approuvé au niveau de l’UE. Cette décision a été approuvée par 53 votes contre 11 mardi par la commission environnement du Parlement européen.
Celle-ci n’a pas repris à son compte la décision d’autoriser les firmes qui fabriquent des OGM à négocier directement avec les Etats membres.
« Les mesures approuvées garantissent de la flexibilité pour les Etats membres qui veulent restreindre et interdire la culture des OGM », a commenté l’euro-députée Frédérique Ries, de l’Alliance libérale et démocratique.
Les euro-députés « ont amélioré le texte adopté en juin, qui était fortement influencé par les positions pro-OGM du gouvernement britannique », s’est félicité l’association de défense de l’environnement Greenpeace.
« Le vote d’aujourd’hui donnera aux pays européens une base légale solide pour interdire la culture des OGM sur leur territoire, en compliquant la tâche des industries de biotechnologies qui voudraient contester cette interdiction devant les tribunaux », ajoute Greenpeace.
Plusieurs semences OGM ont obtenu le feu vert de l’UE, mais seul le maïs Montsanto MON810 est toujours cultivé après avoir été autorisé en 1998.
L’année dernière, ce géant américain des biotechnologies a déclaré qu’il ne solliciterait plus d’autorisations commerciales pour introduire de nouveaux produits OGM dans l’Union européenne.
La culture des OGM a suscité des soupçons dans l’UE sur leur impact négatif pour la santé et l’environnement. Il reste que les semences ont obtenu à plusieurs reprises le feu vert sanitaire et sont importées dans l’Union en grande quantité pour l’alimentation des animaux.
Les mesures approuvées mardi seront soumises aux Etats membres avant de revenir plus tard devant le Parlement européen pour leur adoption définitive.
Source :BRUXELLES, 11 nov 2014 (AFP) Crédit photo : By Jean-Marc Desfilhes (myself) (Own work) [CC-BY-SA-1.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/1.0)], via Wikimedia Commons