Victoire de la mobilisation citoyenne dans le Dijonnais !

Sa relaxe jeudi par la cour d’appel de Dijon pour Emmanuel Giboulot : ce viticulteur en biodynamie, poursuivi pour avoir refusé de traiter ses vignes, ressort blanchi, se félicitant d’avoir ouvert « le débat » sur les pesticides.

vignoble-www.grandesterresbio.comL’affaire débute au printemps 2013, quand la découverte près de Beaune de foyers de flavescence dorée – maladie mortelle de la vigne – conduit le préfet à imposer de traiter tous les vignobles du département contre la cicadelle, l’insecte qui répand la maladie.

 Viticulteur en biodynamie depuis les années 1970, Emmanuel Giboulot s’y est refusé sur les dix hectares qu’il exploite en Côte-de-Beaune et Haute-Côte de Nuits. Même à la pyréthrine, pesticide naturel. Après un contrôle en juillet 2013 de la Direction régionale de l’agriculture, il avait été convoqué devant la justice et encourait six mois d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.
Erigé en symbole par certains écologistes, M. Giboulot avait été condamné en avril par le tribunal correctionnel de Dijon à une amende de 1.000 euros, dont la moitié avec sursis.
En appel, il a obtenu la relaxe. La cour, dont l’arrêt a pu être consulté par l’AFP, a notamment retenu que l’arrêté préfectoral incriminé, qui devait être approuvé par le ministère de l’Agriculture, « ne justifi(ait) pas de cette approbation ».

Apparue en 1949 en Armagnac (sud-ouest), la flavescence dorée touche presque tout le vignoble français, après s’être fortement développée depuis une dizaine d’années, selon les autorités sanitaires. Un important foyer avait été découvert en Saône-et-Loire en 2011, entraînant en Bourgogne l’arrachage de 11 hectares de vignes en 2012, puis de 0,2 ha en 2013. « Il ne s’agit pas de ne rien faire mais d’avoir une action responsable avec la détection et l’arrachage des pieds malades et d’appliquer des traitements uniquement quand il y a véritablement danger, en cernant davantage les zones de traitement », a précisé M. Giboulot. « Si j’avais eu un foyer (de flavescence dorée) à ma porte, j’aurais sans doute utilisé les traitements », a-t-il poursuivi. « Ca ne doit pas être l’omerta sur ce sujet. »
Le viticulteur s’est félicité d’avoir provoqué « le débat » autour de son affaire. « C’est le reflet d’une problématique de fond dans la société: la problématique « flavescence » a mis en avant ce problème des pesticides et c’est le début d’un combat« , a-t-il dit, appelant à « chercher des alternatives ».
« A priori, en Côte-d’Or cette année, un seul pied contaminé a été détecté« , a fait valoir M. Giboulot.
L’eurodéputé EELV José Bové a salué dans un communiqué une décision qui fait « primer le bon sens », rappelant que « la France s’est engagée à réduire de 50 % sa consommation de pesticides d’ici 2018 ».
« L’usage des pesticides est une question de fond au sein de la filière », a-t-il assuré, ajoutant que « la recherche avance sur d’autres pistes que celle des pesticides » pour lutter contre la flavescence dorée, comme par exemple, l’usage de prédateurs de la cicadelle.

Source :  DIJON, 4 déc 2014 (AFP)
Crédit photo : By Antoine Bertier (Flickr: P1020171) [CC-BY-2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/2.0)], via Wikimedia Commons
 
 
 
 
 
 
 
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