L’habitat du desman des Pyrénées, un petit mammifère semi-aquatique doté d’une petite trompe, « est menacé », ont alerté mardi à Toulouse des scientifiques en présentant une aide du programme européen Life+, pour protéger cette espèce peu connue.
« L’enjeu de conservation est important, il faut agir vite« , a alerté Mélanie Némoz, animatrice de Life + Desman, un nouveau plan quinquennal, qui succède au plan national d’action (PNA) en place depuis 2010.
Cet animal d’aspect étrange, mélange de rat et de fourmilier, est présent dans les rivières pyrénéennes et au nord-ouest de la péninsule ibérique.
« On connaît très peu de choses sur ce mammifère semi-aquatique et insectivore« , a reconnu Frédéric Blanc, chargé de mission du programme Life+ Desman.
Le Galemys pyrenaicus, ou rat-trompette, n’a été décrit qu’en 1811 par le naturaliste Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, une découverte relativement tardive qui en dit long sur les difficultés à cerner un mammifère essentiellement nocturne passant le plus clair de son temps dans l’eau. Toutefois, le plan national d’action a permis de « montrer que les populations sont plus importantes à l’est de la chaîne des Pyrénées et surtout que l’aire de répartition du desman a chuté de 60% en 20 ans », a souligné M.Blanc.
Le projet Life+ Desman, d’un montant de 2,5 millions d’euros, est financé à hauteur de 50% par la Commission européenne. « Il prend la suite du PNA et aura un côté plus opérationnel. Son objectif est de conserver les populations de desmans et leur habitat« , a précisé Mme Némoz.
Grâce à un radio-pistage (des animaux sont équipés d’un émetteur), les scientifiques espèrent observer les conséquences des installations hydroélectriques dans les cours d’eau et « voir ce qu’on peut faire pour mieux les préserver », a détaillé Vincent Lacaze, coordinateur de l’association des Naturalistes de l’Ariège.
Le desman est encore mal connu des spécialistes, des locaux et du grand public « et doit faire l’objet de davantage de communication », a ajouté Mme Némoz. L’espèce est classée « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature et se trouve dans la catégorie « quasi menacée » au niveau national.