Greenpeace Asie de l’Est s’intéresse à la façon dont les grandes marques de mode suppriment ou non les produits chimiques toxiques de leurs chaînes d’approvisionnement et réduisent leur impact sur la pollution des eaux dans les zones de production. Son nouveau classement «Detox» vient d’être rendu public.
« Cette année, le classement « Detox » montre que 16 groupes textiles ont commencé à éliminer les produits chimiques toxiques les plus utilisés. Ces groupes ont aussi commencé à publier des données sur la pollution émise par leurs fournisseurs sur une plateforme indépendante en ligne, explique Pierre Terras, chargé de campagne international « Detox ». Cela doit permettre de créer une nouvelle norme environnementale pour le secteur de la mode, d’améliorer la transparence des chaînes d’approvisionnement et de montrer finalement que les beaux vêtements peuvent être fabriqués sans pollution toxique ».
Les vêtements neufs vendus par vos marques préférées contiennent-ils des produits chimiques toxiques, des perturbateurs endocriniens ? Pour le savoir, Greenpeace évalue la crédibilité de leurs engagements et de leurs actions en vertu de trois critères : l’élimination des éthoxylates de nonylphénols et des phtalates, l’élimination des produits chimiques perfluorés (PFC) et la transparence.
3 niveaux : « Detox Leaders », « Greenwashers » et Detox Losers »
Depuis le lancement de la campagne Detox en juillet 2011, la situation s’est améliorée. Greenpeace Asie de l’Est publie ce nouveau classement pour évaluer les progrès réalisés par les marques depuis le début du mouvement Detox.
Parmi les 18 marques qui se sont engagées à prendre des mesures concrètes contre l’utilisation de ces produits toxiques, 16 ont réalisé des progrès tangibles et peuvent être considérées comme des « Detox Leaders ». Il s’agit de Benetton, C&A, Esprit, G-Star Raw, Mango, Mark & Spencer, Burberry, Adidas, Fast Retailing, Levi’s, H&M, Primark, Limited Brands, Valentino, Inditex (Zara) et Puma. En revanche, malgré lers déclarations de Nike et LiNing, les actes ne suivent pas. Ils sont qualifiées de « Greenwashers».
Enfin, les « Detox losers » n’ont pris aucun engagement pour chasser les toxiques de leurs process de fabrication. Parmi eux, on retrouve de grands groupes de luxe : Dolce Gabbana, Versace, Gap, Hermès, Vancl, Metersbonwe, PVH, Bestseller, Giorgio Armani, LVMH/Christian Dior et Only the Brave.
Les deux groupes français Hermès et LVMH/Christian Dior Couture n’ont pris aucun engagement, alors que des produits chimiques dangereux avaient été retrouvés dans des vêtements et chaussures pour enfants, lors d’analyses effectuées par Greenpeace International en février 2014.
En Chine, « plus de la moitié de l’eau de surface n’est pas potable et 64 % des réserves d’eaux souterraines des grandes villes sont très polluées », estime Greenpeace. Le lutte contre les rejets toxiques dans l’eau devient donc urgente.« Cette campagne envers les entreprises de la mode a entraîné des changements importants dans des pays de production comme la Chine avec des avancées législatives, explique Pierre Terras. Des produits nocifs comme les PFC, les nonylphénols et les phtalates ont par exemple été pris en compte en Chine dans le 12ème Plan quinquennal pour la prévention et le contrôle des risques environnementaux liés aux produits chimiques. Maintenant les grandes marques qui se sont engagées parmi les “Detox Leaders” doivent poursuivre leurs efforts, et les autres doivent renoncer à leur addiction aux produits chimiques toxiques. »