Les Nations unies avaient choisi pour l’année 2013 de mettre à l’honneur une plante cultivée depuis 7.000 ans en Bolivie et au Pérou : le quinoa. Cet organisme végétal rencontre en effet un succès en progression constante depuis quelques années, et pourrait grandement améliorer la sécurité alimentaire mondiale.
Les graines d’or des Andes, le surnom donné aux graines du quinoa, sont souvent présentées comme une alternative au riz, au blé et au maïs en raison de leurs très bonnes qualités nutritives. Elles sont en effet riches en protéines, en minéraux essentiels, en oméga-3, en antioxydants et en vitamines. Leur composition en acides aminés est également équilibrée. En outre, elles ne contiennent pas de gluten, un point important pour les personnes souffrant de la maladie coeliaque. Les graines peuvent être consommées en l’état ou sous forme de farine ou de flocons. Le fait est moins connu, mais les feuilles du quinoa sont également comestibles.
Cette plante scientifiquement nommée Chenopodium quinoa est originaire d’Amérique du Sud et peut être qualifiée de « pseudocéréale ». En effet, elle n’appartient pas à la famille des graminées (ou poacées) comme le riz ou le blé, mais bien au groupe des chénopodiacées (tels les betteraves ou les épinards). Le quinoa est cultivable à de nombreuses latitudes et sous des climats variés grâce à la grande diversité génétique qui caractérise cette espèce (plus de 3.000 écotypes ont été recensés). Elle impressionne aussi par la grande productivité qu’elle affiche dans des milieux semi-arides et froids, par exemple sur les hauts plateaux de l’Altiplano dans la cordillère des Andes où elle est observable jusqu’à 4.200 m d’altitude. Les sols peuvent pourtant y être pauvres et l’eau peut manquer durant des semaines.
Le quinoa, une solution contre la faim dans le monde ? Cette plante est traditionnellement cultivée par les peuples quechua et aymara des hauts plateaux andins, ainsi que par les populations du littoral chilien. Ils apprécient probablement le fait que le quinoa ne demande pas de traitement particulier. Selon l’IRD, sa rusticité permettrait même aux producteurs de s’absenter jusqu’à la récolte une fois les terres labourées et ensemencées. La plante est par ailleurs capable de s’autoréguler en fonction des conditions climatiques rencontrées. Ainsi, elle interrompt la croissance de ses tiges en cas de sécheresse pour favoriser le développement des racines et la recherche d’eau. Un retour à la normale est observé lorsque la disponibilité en eau est retrouvée.
La Bolivie produit environ 48.500 t de quinoa par an sur 95.000 ha de terre. Près de 70 % des récoltes sont ensuite expédiées vers l’Europe et les États-Unis. Les exportations péruviennes traduisent bien le succès rencontré par cette plante ces dernières années, puisqu’elles ont augmenté de 143 % entre 2008 et 2012. Le montant des exportations est ainsi passé de 2,5 à 25,9 millions de dollars en cinq ans, ce qui a grandement amélioré l’économie péruvienne. De nombreuses expérimentations sont actuellement menées pour développer la culture de Chenopodium quinoa en Europe, en Asie, en Afrique et en Australie.
Source : Quentin Mauguit, Futura-Sciences (extraits)
Crédit photo : Par Michael Hermann (Travail personnel) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons