Hier, au magasin, un petit garçon m’a demandé pourquoi je ne donnais pas de sac plastique, la réponse ici : Au rythme actuel d’augmentation de la production des matières plastique, l’océan mondial en portera une masse égale à celle de tous les poissons réunis : c’est ce qu’affirme une étude publiée à l’occasion du forum de Davos. Le rapport explique aux dirigeants des pays riches que l’absence de recyclage fait perdre 40 milliards de dollars (36,7 milliards d’euros au cours actuel) par an.
Chaque année, 8 millions de tonnes de déchets de matière plastique atteignent l’océan, où cette masse s’accumule en se fragmentant. Si des efforts sont faits pour augmenter la part du recyclage, explique le rapport publié pour le forum de Davos, ce flux se réduira mais ne s’annulera pas et la quantité de plastique dans l’océan continuera d’augmenter. La solution est un recyclage systématique.
À l’ouverture du forum économique mondial de Davos, un rapport a été publié sur « la nouvelle économie du plastique », après une étude réalisée par la fondation Ellen MacArthur et le cabinet McKinsey.
Pour les dirigeants des pays les plus riches de la planète, il synthétise la mécanique du marché des matières plastique, qui grince et qui coince, augmentant à la fois les pertes d’argent et la pollution tout en pompant de plus en plus dans les réserves naturelles. Le chiffre le plus spectaculaire est celui-ci : en 2014, le rapport, en masse, entre les déchets plastique dans l’océan et les poissons était de 1 sur 5, en 2025, il sera de 1 sur 3 et de 1 sur 1 en 2050.
Selon le rapport, les meilleures études actuelles indiquent un total de 150 millions de tonnes de plastique aujourd’hui dans l’océan. Il se présente sous forme très fragmentée, avec, selon une étude de 2014, 269.000 tonnes de gros morceaux flottant en surface et on en trouve jusqu’en Antarctique. La charge plastique de l’océan devrait grimper à 250 millions de tonnes en 2025 et, donc, 750 millions de tonnes en 2050. La quantité de déchets sera donc, d’après ces chiffres, multipliée par trois en 25 ans, ce qui peut surprendre car, dans le même temps, la production de plastique ne fera que tripler. Les auteurs expliquent cette divergence par le fait que la plus grande part de cette croissance ira vers des produits mal recyclés, en particulier les emballages, qui absorbent aujourd’hui 26 % de la production.
Le cycle du plastique. Sur les 78 millions de tonnes produites en 2013, 32 % ont disparu et finiront dans l’océan (leakage) et 40 % sont arrivés dans des décharges ou dans le sol (landfilled). Une partie (14 %) sera incinérée, éventuellement pour produire de l’énergie (incineration and/or energy recovery). La même proportion partira en recyclage où 4 % seront perdus (process losses). 8 % seront réutilisés de différentes manières dans des produits à bas coût (cascaded recycling) et, finalement, 2 % seulement seront vraiment recyclés (closed-loop recycling).
Bien des emballages non recyclés
Le recyclage est la seule solution, selon les auteurs, alors qu’il ne représente aujourd’hui que 14 % de la production, compte tenu des différentes pertes à tous les niveaux du cycle. Le rapport pointe surtout l’énorme marché de l’emballage à usage unique, des contenants en tout genre dans lesquels nous trouvons 62 % de tout ce que nous achetons et dont 32 % partent dans la nature.
Les auteurs font savoir aux gestionnaires de la planète que la masse de ce plastique perdu représente une valeur de 80 à 120 milliards de dollars (soit autour de 92 milliards d’euros au cours actuel), c’est-à-dire 95 % du marché des produits d’emballage. Le rapport enfonce le clou en évaluant le coût total de ce gaspillage à 40 milliards de dollars par an, en tenant compte des pollutions diverses qu’il induit.
Le rapport est cosigné par Ellen MacArthur, ancienne navigatrice britannique (et détentrice en 2005 du record de tour du monde à la voile en solitaire) et lancée depuis 2007 dans la promotion de l’économie circulaire, où tout ce qui est produit est recyclé, comme sait le faire la nature depuis des milliards d’années.
Source : Futura-Sciences
Crédit photo : http://gl.wikipedia.org/wiki/Imaxe:Contaminaci%C3%B3n_Porto_de_Ribeira_eue.jpg (own work)