Lors d’une conférence de presse à Bruxelles le 28 novembre dernier, Corinne Lepage, députée européenne, le Pr Gilles-Eric Séralini, François Veillerette, porte-parole de l’association Générations Futures et Joël Spiroux, président du Comité de Recherche et d’Information indépendantes sur le génie génétique ( Criigen), ont dénoncé les pressions aboutissant à la dépublication de l’étude du Pr Gilles-Eric Séralini sur les rats nourris avec des OGM.
Dépublication faite en dehors de toutes règles et sur de mauvaises bases car, dans son propre courrier adressé au Pr Séralini, la revue reconnaît qu’il n’y a eu aucune fraude ni erreur dans les données de l’étude, condition unique pour qu’une étude soit dépubliée. La revue décide donc de manière unilatérale, et parce que les conclusions ne lui plaisent pas, de dépublier l’étude !
Rappel. Le 19 novembre 2012, sortait l’étude, In Vivo, de Gilles-Eric Séralini publiée dans la revue Food and Chemical Technology sur l’impact des OGM sur les rats, montrant aussi que l’herbicide Round Up GT pouvait être mis en cause dans la survenue accrue de tumeurs ainsi qu’à des taux de mortalité plus élevés que chez les rats non exposés, et ce à des niveaux de très bas, de l’ordre de la concentration maximale admissible ( 0,1µ/l).
Si la revue ne s’est pas rétractée à l’époque malgré les pressions, quelques mois après, début 2013, elle a accueilli un nouveau « rédacteur de chef associé » pour les biotechnologies, Richard E. Goodman, professeur spécialiste des allergies alimentaires au Food Allergy Research and Resource Program de l’université du Nebraska, mais aussi un ex-employé de Monsanto, où il a travaillé entre 1997 et 2004 !
Et depuis ? Voilà qu’aujourd’hui, la revue décide de dépublier l’étude du Pr Séraline dans un climat de retour en force du lobby pro-OGM. En effet, récemment la Commission Européenne a proposé pour la première fois depuis 1996 d’autoriser la culture du maïs TC1507 de Pioneer, malgré les impacts probables sur l’environnement reconnus par l’Agence européenne de sécurité alimentaire.
« L’ANSES, dans son avis rendu sur l’étude de Gilles-Eric Séralini, reconnaissait la faiblesse des études sur l’évaluation des effets chroniques à long terme de ces OGM et pesticides. Nous exhortons donc les pouvoirs publics avant toute mise sur le marché de ces « semences » et de leurs pesticides, à réaliser des texts chroniques sur les OGM et pesticides afin d’évaluer réellement leurs impacts », déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
Générations Futures
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Crédit photo : AFP/Archives Kenzo