L’oursonne Auberta, symbole de la lutte pour la sauvegarde de l’ours dans les Pyrénées, a été retrouvée morte du côté espagnol de la chaîne montagneuse, après avoir apparemment succombé à une blessure, ont annoncé lundi les autorités locales espagnoles.
Agée d’environ dix mois, l’oursonne a été retrouvée vendredi dans un enclos sauvage de quelque 5.000 mètres carrés où elle avait été placée après avoir été découverte en avril, seule et désorientée, dans le village d’Aubert.
Séparée de sa mère et de sa portée, elle avait alors gratté à la porte d’une maison, a expliqué Ivan Afonso, responsable de l’Environnement au Conseil du Val d’Aran, vallée semi-autonome du nord de l’Espagne proche de la frontière française.
Auberta devait rejoindre cet hiver la trentaine d’ours vivant dans les Pyrénées.
« Selon les premières constations, l’oursonne se serait rouvert une cicatrice abdominale liée à (une) intervention » menée le 9 novembre pour lui implanter un émetteur, « probablement en escaladant un arbre, et aurait succombé à cette blessure », a précisé, de son côté, dans un communiqué le Parc animalier des Pyrénées, organisme français qui finançait à travers une fondation sa réintroduction.
Les ours bruns ont longtemps peuplé l’Europe, l’Asie, les montagnes d’Afrique du nord et l’Amérique du Nord jusqu’au Mexique. Mais chassés pour leur fourrure et privés de leurs territoires par l’expansion de la présence humaine, ils ne sont plus présents que sur 2% de leur habitat originel dans le monde.
« L’oursonne grimpait toujours aux arbres, elle s’y sentait très sûre », a ajouté Ivan Afonso, soulignant, comme le Parc animalier, qu’après son opération, Auberta, filmée régulièrement pendant huit jours, avait semblé bien se remettre.
Des associations écologistes ont, eux, dénoncé publiquement une « négligence vétérinaire », affirmant que la cicatrice avait été mal recousue.
L’émetteur avait été implanté pour suivre ses mouvements une fois dans la nature. « C’est presque un deuil pour tous ceux » qui ont œuvré en faveur de son retour à la vie sauvage, a témoigné Ivan Afonso.
Source : MADRID, 24 nov 2014 (AFP) Crédit photo : Par Jean-noël Lafargue (Travail personnel) [FAL], via Wikimedia Commons